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dimanche 4 juin 2017

Debraux, ou l'histoire de ma découverte d'un cousinage avec une célébrité

 En choisissant sur un coup de tête de m'investir dans ce challenge A à Z, je ne savais vraiment pas dans quelle aventure je me lançai. C'est réellement un gros défi de tenter d'écrire chaque jour un nouvel article qui soit le plus intéressant possible et éviter de les bâcler, faute de temps. Cependant, ce défi est une formidable opportunité pour moi de travailler autrement sur ma généalogie, et de faire des recherches complémentaires sur des branches parfois délaissées. C'est ainsi par exemple qu'hier, j'ai pu rajouter 3 ou 4 générations de Colombain dans mon arbre, les ascendants de Marguerite. Aujourd'hui, ma découverte est encore plus surprenante et intéressante, un cousinage avec un écrivain, chanteur, goguettier ayant eu une grande période de notoriété. Son nom ne dira rien aux gens d'aujourd'hui, mais il a fait en sont temps la joie des parisiens : Émile Debraux.

  • Histoire d'un nom : Debraux.


 Avant de vous parler de lui, comme d'habitude, voyons d'abord la signification de ce nom de famille.
 Il y a selon moi deux origines qui peuvent permettre d'expliquer ce patronyme. La première, est la principale raison, c'est l'attribution d'un surnom marquant l'origine géographique de la personne. En effet, il existe dans le Nord-Est de la France, plusieurs villages portant le nom de Braux (dans l'Aisne, les Ardennes, l'Aude, la Marne, la haute-Marne, la Meuse). De ce fait, Debraux peut désigner la personne qui vient du village de Braux. Ces villages tiennent eux-même leurs noms de diverses raisons. Dans l'Aude, c'est une rivière appelée la Braux (Ravet aujourd'hui) qui donne son nom aux villages qu'elle traverse. Et pour l'ensemble des autres villages, cela vient d'un mot de la langue d'oïl, bro, qui désigne un marc (de bière ou de raisin).
 La seconde origine possible est en réalité une hypothèse à garder en tête pour des variantes exceptionnelles, probables, celles dû à une coquille, à une faute d’orthographe, chose courante dans l'écriture des noms de famille (surtout lors de migration, le mien en est un exemple parfait). En effet, Braud (ou Brault, Brot, etc..) était également un nom de baptême plus ou moins fréquent. Dans une région où le nom Braux évoque des villages, il est possible que dans certain cas, des personnes ayant comme nom de famille Debraud ou Debrault soient devenu Debraux en arrivant dans la région, par analogie.

 Ce nom de famille est donc logiquement porté historiquement et anciennement dans le Nord-Est de la France. Il est désormais fréquent de le trouver partout en France, à l'exception du grand quart Sud-Ouest (vous avez tord les gars, on y est bien). Classé plus de 31 000ème parmi les noms de famille les plus portés, on estime le nombre de porteur à environ 150 personnes.

  • Histoire des Debraux dans mon arbre : la remontée vers Émile.

 Il va falloir vous y habituer, mais pour vous parler des Debraux de mon arbre, nous allons devoir revenir encore une fois dans la commune historique de mes ancêtres : Trois-Fontaines (aujourd'hui Trois-Fontaines-L'Abbaye, je le redis pour les nouveaux).
 Les premiers Debraux que l'on voit arriver dans le village apparaissent aux alentours de 1630. Il semblerait qu'ils viennent de Baudonvillers, dans la Meuse (nous pouvons donc émettre l'hypothèse qu'ils sont originaires, plus anciennement, de la ville de Braux de ce département, à moins de 50 kilomètre à l'Est). On voit tout d'abord plusieurs enfants y naître (Jean en 1637, Claudine en 1640), et quelques autres s'y marier (Claude en 1640 avec Claude Frerson, Françoise en 1654 avec Claude Pierrejoyeux).
 C'est dans la génération suivante qu'une jonction va être faite avec mes ancêtres. Claude Debraux, né en octobre 1671 (a priori), fils de Claude (oui encore un Claude, il faudra s'y habituer aussi, c'est une spécialité du village, avec les Claudines) et de Louise Mathieu, se mari le 18 janvier 1694 avec Catherine Mesgnier, fille de Claude (le jeune) Mesgnier et Marguerite Thiebault, mes arrières (x8) grands-parents.


   Ensemble, ils ont 5 enfants, trois garçons et deux filles, dont Estienne Debraux, né le 17 janvier 1697. A l'âge de 28 ans, il se mari avec Anne Aubert dans la commune de Sommelonne, dans la Meuse. Les Debraux ont la bougeotte, ils restent rarement longtemps dans le même village apparemment. De leurs unions sont nés également 5 enfants. Parmi eux, Paul en 1722, qui à sont tour va se marier en 1751 avec Marie Anne Aubriot, toujours à Sommelonne. Ce couple est un peu plus prolifique puisqu'ils ont 7 enfants dont Claude Paul, né en 1764. 
 Claude Paul était huissier à la justice de paix. En 1797, il décide de monter à Paris avec sa femme, Marie Catherine Françoise Dorival, et ses 4 enfants, dont Paul Émile, où il habite au 7 rue de l'école de médecine. C'est d'ailleurs dans cette école que Claude Paul travail en copiant les tables de thèses soutenues.

  • Histoire d'un Debraux : Émile, ancêtre des chansonniers d'hier.

 Paul Émile Debraux est né le 30 août 1796 (plus exactement le 13 fructidor de l'an IV),  à Ancerville, une petite commune pas très loin de Sommelonne. Il emménage donc avec sa famille à Paris à l'âge de 1 an. Il fait logiquement ses études au Lycée impérial (aujour'd'hui plus connu sous le nom de Lycée Louis-Le-Grand), puis comme son père, il est employé par l'école de médecine, à la bibliothèque mais n'y reste pas longtemps, à peine une année. Très rapidement, il se fait connaître dans le milieu des goguettiers. Pour information, une goguette est un pratique festive qui consiste à travers la réunion d'une vingtaine de personnes dans le but de passer du bon temps en chantant. En France, cette mode prend de la vigueur en ce début de siècle avec la création de nombreuses nouvelles goguettes, comme l'évoque Théophile Marion Dumersan  en 1866 :
« On avait vu, à l'imitation du Caveau moderne (fondé en 1806), se former des sociétés chantantes dans la plupart des villes de France. Des sociétés rivales ou émules surgirent dans la capitale ; et, comme tout le monde ne pouvait pas être membre du Caveau, on fonda d'abord la Société de Momus, où se firent remarquer Étienne Jourdan, Casimir Ménétrier, Hyacinthe Leclerc, et par-dessus tout Émile Debraux, qui devait bientôt devenir le chansonnier populaire par excellence. »
Émile Debraux commence à se faire connaître à travers des chansons à la gloire de Napoléon Bonaparte tel que te souviens-tu ? en 1817 et La colonne en 1818. C'est ainsi qu'il contribue à la naissance de la Légende Napoléonienne.



 Il se mari le 17 janvier 1818 avec Aglaë Cornelie Tattegrain avec qu'il a 2 enfants, Gustave et Estelle Alphonsine Cornélie. En 1819, il écrit une chanson intitulé Fanfan la tulipe, c'est de cette chanson que née la légende de ce personnage. 



 Dans les années 20, il se fait d'abord plus critique sur son métier, sur les goguettes et commence à écrire des textes plus engagés... ou beaucoup moins, comme de nombreuses chansons paillardes. C'est d'ailleurs sur la base de 4 chansons paillardes qu'il sera condamné le 21 février 1823 pour outrage aux bonnes mœurs à un mois de prison.



 Profitant de cette incarcération, il en écrit un récit à sa sortir de prison. A la suite de cette événement, il se cantonne à l'écriture de chanson parodique et humoristique, et devient chansonnier.
 Il meurt le 12 février 1831 à l'âge de 35 ans de la phtisie, une forme de tuberculose dont il était atteint depuis un long moment, et est enterré au cimetière du Père-Lachaise.
  En hommage, Charles Lepage écrira une chanson, et afin de récolter de l'argent pour sa veuf et ses enfants.


  
 Et vous, quelle est votre histoire ?

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