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vendredi 20 janvier 2017

Les secrets inavouables des noms de familles des candidats à la primaire citoyenne


Logo officiel des primaires dites "de gauche"
 Bonjour à toutes et tous, aujourd'hui nous allons continuer notre série sur les noms de familles des personnalités politiques. Après avoir fait un article sur les primaires de la droite et du centre, et un second sur les primaires citoyennes, il me semble tout à fait logique de poursuivre avec les primaires qui se jouent actuellement. Problème, comment en toute objectivité doit-on les nommer : les primaires de la gauche? les primaires du Parti socialiste? Les primaires des Ministres comme j'ai pu entendre ici ou là? Comme les précédentes, pour une question de totale neutralité, j'utiliserai donc le nom officiel qu'elles portent : les primaires citoyennes (oui oui, on sait pas en quoi elles le sont, mais c'est comme ça qu'elles s'appellent).

 Comment ces primaires sont-elles organisées? L'organisateur officiel de ces primaires est une organisation que l'on appel La belle alliance. Ça, vous le savait déjà, mais qu'est-ce que la BAP? Cette organisation a été constituée suite à un appel lancé pour une candidature unitaire de gauche par environ 150 signataires. Sur les 50 premiers signataires étudiés par mes soins : 25 sont du Parti socialiste, 10 apparemment de la société civil, 6 de l'Union des démocrates et écologistes, 3 du Parti radical de gauche, 1 du Modem, 1 partisan de Macron, 1 ancienne membre du gouvernement Fillon, 1 artiste, 1 mort (avant l'appel) et 1 personne inexistante. La BAP est donc composée du Parti socialiste et de ses satellites naturels (le PRG et l'UDE).

 Comme vous le savez déjà, les primaires citoyennes auront lieu les week-ends des 22 et 29 janvier. Comme pour celles de la droite, tout le monde a le droit d'y participer, il suffit de payer 1 euro par tour électoral, et de signer une charte par laquelle on déclare se reconnaître dans les valeurs de la gauche. Vous pourrez ainsi choisir le candidat qui sera soutenu par les socialistes et leurs partenaires parmi 7 postulants dont : 4 du PS, 1 du PRG et 2 de l'UDE (oui, Jean-Luc Bennahmias représente en réalité le Front démocrate, tandis que François de Rugy représente Le parti écologiste, deux mouvements qui appartiennent à ce parti politique de centre-gauche, composé d'anciens membres d'Europe écologie-les verts et du MoDem proches du PS.

  • Bennahmias, Jean-Luc

Jean-Luc Bennahmias
Jean-Luc Bennahmias
Photo : http://www.jeanlucbennahmias.eu
 On commence la liste, comme d'habitude par ordre alphabétique, avec l'OVNI de ces primaires, le représentant de l'Union des démocrates et écologistes : Jean-Luc Bennahmias. Il commence son engagement dans les rangs du Parti socialiste unifié (PSU) de François Mitterrand (mais manifeste en même temps du coté des communistes). Il rejoint ensuite les Verts à la création du parti en 1984 dans une ligne qui soutient l'alliance avec le PS. En 2002, il est élu au parlement sur une liste écologiste soutenu par le PS, mais rejoint et cofonde le MoDem en 2007 à la suite des élections présidentielles, et en deviendra le vice-président. En 2014, il soutient la candidature socialiste à la Mairie de Marseille et se mets en défaut dans le Modem, ce qui le conduit à créer quelques mois plus tard le parti du Front démocrate, qui deviendra un mouvement dans le nouveau parti qu'il créé en 2015 avec François de Rugy, l'Union des démocrates et écologistes.

 Revenons donc à ce qui nous intéresse plus particulièrement, son nom de Famille. Bennahmias est un nom très rare, on estime qu'il existerait en France environ 15 personnes qui le portent. Il s'agit d'un nom d'origine Juive, Ben Nahmias signifie alors "fils de Nahmias". Ce nom fait référence à un personnage biblique présent dans le Livre de néhémie, Nahmias, qui a aidé le prêtre Esdras à reconstituer la communauté juive à Jérusalem. En hébreu, Nihem et Yah signifierai "Dieu à consolé". Il en aura certainement besoin après les résultats.

  • de Rugy, François

François de Rugy, François Goullet de RUgy
François de Rugy
Photo : Dominique Faget, AFP
 L'ordre alphabétique fait bien les choses, puisque voilà maintenant l’acolyte de Bennahmias : François de Rugy. Son parcours semble à première vue plutôt cohérent comparé à son camarade précédent. En effet, il rentre en politique par la porte écologiste (chez les Verts) en s'engageant dans le mouvement de Brice Lalonde (Génération écologie), un mouvement qui s'oppose à celui du courant de pensant d'Antoine Waechter (dans lequel se trouve Jean-Luc Bennahmias). Il quitte ce parti en 1995 pour créer le sien (écologie 44) mais y revient en 1997, à l'occasion des élections législatives. Il sera élu et devient le secrétaire général adjoint des représentants de la gauche plurielle à l'assemblée nationale. Depuis 2007 jusque 2014, il reste élu à l'assemblée nationale grâce à une coalition avec le PS qu'il forme avec Pascal Bolo. Favorable à un retour au gouvernement des écologistes, il quitte Europe écologie-les verts en 2015 pour participer à la création de l'UDE, dans lequel il préside le mouvement Le parti écologiste. Bien que ne faisant plus parti d'EELV, il remplace Barbara Pompili à la présidence de ce même groupe à l'assemblée nationale en 2016, duquel il démissionne quelque mois plus tard pour devenir l'un de vice-présidents de l'assemblée nationale.

Blason de la famille Goul(l)et de Rugy
Photo : Wikimedia
  Voyons maintenant la partie intéressante, son nom de famille. Et elle est très intéressante car voyez-vous, ce nom est incomplet. En effet, son vrai nom est François Goullet de Rugy, et marque ainsi son appartenance à la noblesse de France (oui monsieur). La famille de François Goullet de Rugy fut, selon des notes établies par Charles d'Hozier, anoblie par Charles VI, ce qui fut confirmé par Louis XVI en 1785 (il était temps). Depuis 1945, cette famille a été admise au sein de l'association d'entraide de la noblesse française, dont l'objectif et l'entraide matérielle et morale des nobles de France (ils ne se sont toujours pas remis de la mort de Louis XVI, c'est triste). Mais attention à ne pas cacher une partie de son nom sur les bulletins de votes, au risque de se mettre hors la loi, comme Sarkozy de Nagy-Bocsa, et de risquer la perte de ses droits civiques ainsi qu'une peine de prison (pour comprendre le détail, faites un tour sur mon article précédent).
 Maintenant, décortiquons son nom de famille. Tout d'abord, Goullet a plusieurs origines linguistiques possibles. Selon toute vraisemblance, ce qui convient de conserver ici, et que ce terme était utilisé fréquemment dans l'Est de la France pour désigner un passage étroit. De ce fait, l'ancêtre de François de Rugy devait certainement habiter près d'un passage étroit. De par la construction de son nom, je ne vous surprendrais pas en disant que Rugy est donc le nom du village dans lequel sa famille prend ses origines, Rugy en Moselle, commune rattachée depuis 1810 à la ville d'Argançy.

  • Hamon, Benoît
Benoît Hamon
Benoît Hamon
Photo : Flikr
 Son parcours est encore plus fluide et direct que les précédents. Il commence son engagement politique à 19 ans au sein du Parti socialiste après avoir participé au mouvement étudiant contre la loi Devaquet (1986). A ses débuts, il appartient au courant de penser Rocardien, donc plutôt à la droite du parti. Il commence sa carrière en 1991 en devenant assistant parlementaire d'un élu de la Gironde, Pierre Brana et en 1993, il devient le premier président du Mouvement des jeunes socialistes. En 1995, il embraye en devenant le conseiller pour la jeunesse de Lionel Jospin (suite logique). Quelques temps plus tard, il devient conseiller technique chargé de l'emploi des jeunes  dans le cabinet ministériel de Martine Aubry (ministre de l'emploi et de la solidarité), puis des affaires politiques. Dans les années 2000, il est d'abord conseiller municipal dans la commune de Brétigny-sur-orge, puis sera élu député européen en 2004. En 2014, il redevient conseillé municipale dans un autre ville, tandis qu'il est nommé ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Charge qu'il n'exercera pas longtemps, puisqu'il sera évincé du gouvernement pour cause de frondaison (non ça ce dit pas, mais moi je le dit).

 Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, le nom de famille Hamon est un nom assez bien répandu en France, et encore plus fortement en Bretagne (ah au fait, j'ai oublié de vous dire, il est Breton). Dans le pays, ils seraient en tout plus de 20 000 à le porter. Comme nous l'avons vu dans les articles précédents, lorsqu'un nom de famille est très répandu, c'est généralement parce qu'il touche à la famille, ou parce qu'il est étymologiquement fondé sur un terme couramment parlé. Pour le cas Hamon, nous avons les deux en un, car ce nom serait construit sur la base d'un ancien mot germanique, Heim, qui veut dire maison. C'est la même racine que l'on retrouve dans le mot hameau, pour désigner un petit village de quelques maisons.

  • Montebourg, Arnaud

Arnaud Montebourg
Arnaud Montebourg
Photo : Flikr
 Dans la catégorie des frondeurs socialistes, venons en maintenant à Arnaud Montebourg. Pour avoir travaillé personnellement sur les archives étudiantes, j'ai pu moi même accéder aux archives de ses débuts en politique. En effet, il commence son engagement quasiment simultanément dans le syndicalisme étudiant à l'Union nationale des étudiants de France à Dijon (si le sujet vous intéresse, vous pouvez consulter l'inventaire des archives du syndicat déposées aux archives municipales) et en même temps en politique dans le Parti socialiste. Contrairement à ses camarades précédents, il rejoint la ligne Fabiusienne (donc plutôt à gauche du parti). Il obtient son premier mandat électoral en 1998 à l'occasion des élections législatives en devenant député de la Saône et Loire. Dans les années 2000, il cofonde avec Benoît Hamon et Vincent Peillon leur propre courant : le Nouveau parti socialiste. Il se fait petit à petit un nom dans le parti et dans le paysage politique français : en 2007, Jean-Marc Ayrault le nomme premier vice-président du groupe socialiste à l'assemblée nationale et en 2008, il est élu au conseil générale de Saône et Loire. Il démissionne de ce dernier poste en 2012, lorsqu'il est appelé à prendre la charge de Ministère du redressement productif.

 Depuis que je tiens ce blog onomastique et que je m'amuse à conter les histoires des noms de familles, je dois avouer que nous avons ici l'histoire de famille la plus intéressante et la plus touchante que j'ai eu à relater pour le moment. En effet, le nom de famille Montebourg est extrêmement rare en France. Ils seraient environ 10 personnes à le porter, et nous pouvons penser qu'ils sont tous issus de la même famille en raison de l'origine de la création de ce nom de famille. Le nom Montebourg a été donné à un ancêtre du ministre par un prêtre qui, en 1842, a trouvé au pied de l'hospice d'Autun un enfant abandonnée. Il l'appela alors Justin Augustin Montebourg, nom d'une commune de la Manche que celui-ci connaissait (par ailleurs, Autun s'appelait dans l'antiquité Augustodunum, d'où certainement Augustin). La vie lui a été plus généreuse à l'avenir, étant devenu vigneron.

  • Peillon, Vincent

Vincent Peillon
Photo : Flickr
 Voilà maintenant le 3eme larron du triumvirat que constitue Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et donc : Vincent Peillon. Bien qu'ils soient tous issus de la même génération politique, Vincent Peillon est celui qui s'engage le plus tardivement dans le Parti socialiste en 1992, à l'age de 32 ans. Pas besoin de gravir les échelons du parti, il commence directement par devenir secrétaire d"un groupe d'expert dans le cabinet d'Henri Emmanuelli, alors président de l'assemblée nationale. Deux ans plus tard, il présente déjà une motion au congrès de PS pour être premier secrétaire du parti et recueille 8% des votes. Il exerce son premier mandat électif comme député de la Somme en 1997 puis européen à partir de 2004 jusqu’a aujourd'hui. En 2005, il se sépare de ses complices du Nouveau parti socialiste pour rejoindre le clan Hollande. A la suite de l'élection de ce dernier à la présidentielle de 2012, Peillon devient alors ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche (je redonne le titre complet car on oublie trop souvent ces deux autres domaines), et sera remplacé par son camarade Hamon après le remaniement de 2014.

 Aujourd'hui, il y aurait un peu plus de 1 000 personnes qui portent ce nom de famille. On les trouves principalement le long du Rhône depuis Lyon jusqu'aux Bouches-du-Rhône. L'origine de ce nom n'est pas très connue et est très difficile à déterminer car plusieurs possibilités existes. Tout d'abord, il peut être issu d'une origine géographique car la ville de Peillon dans les Alpes Maritimes ne nous éloigne pas trop du Rhône. Par ailleurs, il peut aussi être étymologiquement lié au surnom donné aux chiffonniers (sur la base du mot Peille en ancien français ou de Pelha en dialecte Vivarais). Il peut également être un dérivé du mot poêle, et dans la région Lyonnais, il pourrait vouloir dire gazon.

  • Pinel, Sylvia

Sylvia Pinel
Photo : wikimedia
 Voyons maintenant le parcours de la seule femme candidate de cette primaire et qui représente le Parti radical de gauche : Sylvia Pinel. Elle est également la plus jeune des candidats (ah j'allais donner son age, mais il paraît que ça se fait pas), son parcours en politique est donc plus serré. Quoique, il faut dire qu'elle baigne dans la politique depuis son enfance, sa mère ayant été Maire adjointe de la ville de Fabas, et son père conseiller municipal à Gargas, une famille qui lui transmets donc les valeurs du PRG. Cependant, souhaitant privilégier ses études et son métier d'avocate, ce n'est qu'en 2002 qu'elle y adhère, suite à sa rencontre avec Jean-Michel Baylet (président du conseil général du Tarn et Garonne), dont elle devient sa cheffe de cabinet de 2004 à 2007. En 2007, elle se porte candidate aux élections législatives et sera élu dans la 2eme circonscription du Tarn et Garonne. Elle est alors la benjamine de l'assemblée nationale. Elle s'engage aux cotés de François Hollande dans la campagne présidentielle de 2012 et suite à son élection, elle deviendra sa ministre déléguée à l'artisanat, au commerce et au tourisme. Lors du remaniement ministériel avec l'arrivée de Valls comme 1er ministre, elle passe Ministre du logement et de l'égalité des territoires. En 2016, elle devient vice-présidente du conseil régional d'Occitanie, sort du gouvernement pour revenir à l'assemblée nationale mais surtout, pour prendre la présidence du Parti radical de gauche.

 Le nom de famille Pinel est assez répandu, en France comme dans d'autres pays. Pour ce qui est de la France, suivant les différents sites de généalogie, il pourrait y avoir entre 3 000 (pour l'estimation la plus basse) et 8 000 personnes qui porteraient ce nom. Le noyau dure des Pinel se trouve surtout dans le Nord-Ouest (Manche, Ille-et-Vilaine, Seine-Maritime et Loire-Atlantique) et dans le Sud-Ouest (Tarn et Haute-Garonne). Suivrait ensuite le Canada et les Etats-Unis (environ 300 personnes) et l'Espagne (environ 200) où il prend la forme Piñel. Cette forte fréquence est dû à l'origine étymologique de ce nom qui désigne un type d'arbre, le pin. De ce fait, de nombreux ancêtres ont pu se voir attribuer ce patronyme car ils habitaient près d'un pin.

  • Valls, Manuel

Manuel Valls
Manuel Valls
Photo : Google images
Terminons avec l'une des personnes les plus attendu de ces primaires, notre ancien premier ministre : Manuel Valls. Comme Benoît Hamon, il commence son parcours politique au sein du Parti socialiste, et notamment dans le cadre du mouvement des jeunes socialistes (mais avec 7 ans d'avance sur son camarade). Lui aussi s'engage dans le courant Rocardien. Dès 1986, il devient attaché parlementaire pour un député de l'Ardêche, Robert Chapuis et en 1988, il est élu au conseil régional d’Île de France. Petit à petit, il monte les échelles du PS et devient dans les années 90 secrétaire du parti, délégué à la communication. Il est ensuite élu maire d'Evry en 2001 puis député de la 1er circonscription de l'Essonne en 2002. Enfin, plus récemment, il est nommé ministre de l'intérieur en 2012 puis 1er Ministre en 2014. Vous connaissez la suite.

 Très peu fréquent en France, environ une centaine de personnes portent le nom de famille Valls, principalement dans l'ancienne partie française de la Catalogne. C'est justement de l'autre coté, en Espagne qu'ils sont plus nombreux. Dans ce pays, ils seraient environ 8 000 à le porter, plus particulièrement dans les provinces (entre autres) de Taragone, Barcelone et Gèrone, les plus proches de la frontière française. Ce nom est un dérivé du mot latin Vallis, décliné en valls dans les autres langues, notamment en Catalan et qui désigne une vallée. Par ailleurs, non avons la encore un homme qui cache une partie de son nom de famille puisque son vrai patronyme complet est Manuel Carlos Valls Galfetti. Il semble qu'il soit plus enclin à nous parler de ses origines espagnoles plutôt que de ses origines suisses en allant jusqu’à la négation du nom de famille de sa mère. Ce nom est originaire de la région du Tessin en Suisse italienne et ce serait formé sur la base d'un prénom Allemand : Walfred, latinisé en Gualfred (à l'image du comte de Vérone Walfred au 9eme siècle). Galfetti pourrait ainsi en être une forme affectueuse. N'étant pas spécialiste de la langue, cette interprétation reste pour l'instant une hypothèse à creuser.


Et vous, quelle est votre histoire?

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