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vendredi 9 septembre 2016

Stirling, ou l'histoire d'une artiste révolutionnaire

Fête de l'huma, fête de l'humanité
Affiche officielle de la Fête de l'humanité 2016
 Du 9 au 11 septembre, comme chaque année au mois de septembre, est organisé à Paris ce que l'on appelle la Fête de l'humanité (ou Fête de l'huma, pour les intimes). Mais qu'est-ce que la Fête de l'humanité, et depuis quand elle existe? Il s'agit d'un événement organisé par le journal l'Humanité, l'organe de presse officiel du Parti Communiste Français fondée par Jean Jaurès (non, ce n'est pas qu'une rue ou une avenue). Son originalité tiens dans le fait que cet événement est à la fois une fête politique dans laquelle, les fédérations locales du PCF et les différents partis de la gauche française rencontre les français pour débattre et/ou convaincre de leurs idées, mais c'est en même temps une programmation culturelle, et notamment l'un des plus grands festivals de musique français. Il a été crée en 1930 par Marcel Cachin, le directeur du journal de l'époque. L'idée de ce festival est elle, un peu plus ancienne car elle a été émise par un certain Marcel Sembat en 1913, et approuvée  lors d'un conseil national du parti socialiste (à l'époque ou socialistes et communistes étaient réunis au sein de la Section Française de l'Internationale Ouvrière).
 Le succès populaire de ce festival (en 2010, il obtient un record d'affluence d'environ 600 000 personnes) lui permet d'accueillir chaque année de nombreuses têtes d'affiches de classe internationale : Stevie Wonder, Pink Floyd, Chuck Berry, Jacques Brel ou encore pour des artistes plus récent The Prodigy, Keziah Jones, Avril Lavignes, et nationale : Renaud, Gaëtan Roussel, Soprano ou BB Brunes. Le programme musical de cette année est à l'image de cette richesse artistique : Lauryn Hill (ex chanteuse des Fugees), The Chemical Brothers, Alain Souchon et son indissociable acolyte Laurent Voulzy, et bien évidement celle qui est le sujet principal de mon article : Lindsey Stirling.

Histoire d'un nom : Stirling

 Sur le site Geneanet, il est dit que selon Percy Hide Reaney dans A Dictionary of English Surnames, "le nom de famille Stirling renvoie à un toponyme qui devrait être Drymen, localité du district de Stirling et l'origine pourrait être le gaélique druim (= crête, sommet)". Cependant, ce district de Stirling vient de la traduction anglo-saxonne d'une ville qui porte le nom de Struighlea en gaélique écossais. Il s'agit d'une des plus grandes villes en écosse (environ 40 000 habitants), et donc également celui d'une subdivision administrative (comté, district).
Angleterre, Stirling
Carte de L'Angleterre
 Personnellement, je ne pense pas que l'on puisse faire remonter ce nom de famille à des origines gaéliques écossaises car il est issu de la construction dans une autre langue (l'anglais) du nom de cette ville, il y a donc une cassure au niveau de l'arbre des langues (ce sont deux langues de même niveau hiérarchique). Par exemple, ça serait comme dire que le nom de ville Pékin (équivalant français de Beijing en Mandarin, nom donné à la ville par la dynastie des Ming au XVème siècle et qui signifie capitale du nord), a des origines étymologiques mandarines, ce qui serait une interprétation juteuse... pardon, douteuse.
 Ainsi, il est plus probable de penser que les personnes qui portent ce nom le doivent à un ancêtre qui était originaire de cette localité.

 Malgré cela, il est possible d'émettre l'hypothèse que les anglo-saxons (qui on pris possession de la ville et de son château lors de la guerre d'indépendance écossaise au XIII et XIVème siècle)  ont construit ce nom de ville en respectant une traduction littérale basée sur des mots gaéliques. En effet, il se trouve que le mot stiùir signifie diriger et que son dérivé stiùiradh est utilisé pour évoquer le terme d'administration. Stirling étant à l'époque un place forte dominée par un château qui contrôle le passage vers les Highlands, il est possible que ce soit une forme anglicisé du mot en rapport avec la fonction de cette ville. [comme je l'ai déjà expliqué dans un autre article, une hypothèse n'a aucune valeur scientifique, et mérite des recherches plus approfondies pour être validée]. 
 Par ailleurs, dans une traduction littérale, stir en anglais porte la notion de mouvement, le sens de remuer, agiter, bouger, ce qui convient parfaitement à Lindsey, mais ceci n'est que du pure hasard.

 Ce nom de famille c'est apparemment très bien exporté dans le monde car il est présent dans environ 20 pays, principalement aux Etats-Unis (plus de 2 500 personnes), au Royaumes-Uni et au Canada (plus de 800 personnes). En France, il est porté par moins de 100 personnes.
 Petite bizarrerie notable, il semble que les femmes soit très peu nombreuses à porter ce nom puisque prés de 90% des porteurs de ce nom seraient des hommes (courage Lindsey, tu n'es pas seule).

Histoire d'un Stirling : Lindsey

La belle Lindsey est née à Santa Ana (en Californie) aux Etats-Unis, le 21 septembre 1986. Elle est à elle seule une leçon de courage et de persistance.
Stirling, Lindsey
Lindsey Stirling enfant
Tout d'abord, elle a grandi dans une famille modeste, et s'intéresse très rapidement à la musique grâce à son père. A l'âge de 5 ans, elle souhaite alors apprendre à jouer du violon. Malgré les difficultés financières que connaissent ses parents, ces derniers vont tout faire pour lui payer les cours. Pour Lindsey, ces difficultés sont devenues en grandissant une force :
Pendant toute mon enfance, ma famille a connu des difficultés financières, pourtant, je n’échangerais pour rien au monde ces années-là. C’est durant ce temps-là que j’ai appris qu’une paire de ciseaux et un bidon de peinture peuvent transformer les cartons d’emballage d’un réfrigérateur en une aventure spatiale en partance pour mars, qu’une robe rose en piteux état peut, une fois enfilée, devenir une robe de bal, et que manger un bol de céréales par terre dans le salon avec mon père était un moment de qualité. En dépit des nombreux obstacles qui auraient pu me limiter, ce sont ces années-là qui m’ont appris à avoir de grands rêves, à travailler dur et à savourer les petits moments simples de la vie.
  Pendant 12 ans, elle va ainsi recevoir une formation classique. Pourtant au collège, elle va rejoindre  à l'âge de 16 ans un groupe de rock du nom de Stomp on Melvin, composé de quatre de ses meilleurs amis. Dans le même temps elle composera un solo de violon-rock qui lui permettra de remporter le prix de Miss junior Arizona. Cependant, son adolescence est marqué par un  problème de santé important : l'anorexie. Problème quelle arrivera à régler ensuite en se plongeon dans l’église mormone.


Depuis, j’ai appris à jouer du violon, j’ai commencé l’école de cinéma à l’université Brigham Young, j’ai fait une mission mormone dans la ville de New-York, j’ai terminé mes études de ludothérapie à l’université Brigham Young et j’ai travaillé dans des centres de déxintoxication avec des adolescents.
 En effet, grâce à la ludothérapie (méthode de traitement de certaines pathologies mentales et psychiques par le jeu), le violon et la danse sont devenus les vecteurs qu'elle utilise pour se sentir bien et pour transmettre son bien-être au autre. Ainsi, son objectif est devenu d'être un modèle positif pour les adolescentes et de prouver que l'on peut réussir tout en étant différente.
 Son originalité tiens dans le fait qu'elle joue du violon sur des airs hip-hop et surtout, en dansant. Ça n'a l'air de rien dit comme cela, mais je vous assure, c'est quelque chose d'exceptionnelle, il faut le voir pour le croire. Bah tiens, je vous propose de regarder le clip Radioactive, en duo avec le groupe Pentatonix, qui lui a permis de remporter un prix aux Youtube music awards, et qui a été vue par plus de 134 millions de personnes (oui, c'est un peu beaucoup). 


 Avant de connaître le succès, elle a participé au télé-crochet American's got a talent en 2010, alors âgée de 23 ans. Lindsey arrive jusqu'en quart de finale mais à cette époque, elle n'a pas encore l'expérience qu'il lui permet d'exploiter pleinement son potentiel, comme le lui font remarquer les juges.


 Elle garde malgré tout foi en ses capacités, pour notre grand bonheur. Lindsey continue dans son style dubstep (rythme syncopé avec une ligne de percussions accompagnée de basses) et finalement se forge une énorme notoriété grâce aux vidéos qu'elle poste sur Youtube. Elle est devenue depuis une icône incontournable de la culture Geek car dans un bon nombre de ses vidéos, elle se met en scène dans le rôle de personnages issues de jeux vidéo (Zelda, Halo, Assassin's creed, etc) ou de séries et de films de science-fiction et de fantaisie (Game of throne, Le seigneur des anneaux, Star Wars, etc). En 2015, elle composa d'ailleurs une musique pour un jeu vidéo, Dark age, et en fera la promotion. On peut également la voir faire une apparition dans le jeu Just Dance 4 sur la console Nintendo Wii. Personnellement,  la vidéo que je préfère est son duo avec Peter Hollens, dans laquelle elle reprend la musique du jeu Skyrim (et je dois pas être le seul puisque cette vidéo a été regardée par plus de 60 millions de personnes).



 Lindsey, tu viens quand au Toulouse game show? Je te paie le billet si tu veux :-).


Un Stirling dans l'histoire : Elizabeth


Stirling, Elizabeth
Elizabeth Stirling
 Puisque les femmes portant ce nom de famille sont rares, je vais donc essayer de compensant ce manque (pour le peu que je puisse faire) en évoquant une autre femme qui a porté ce nom dans l'histoire, il s'agit d'Elizabeth Stirling. Malheureusement, très peu d'études sur sa vie ont été menées, et au final on ne sait vraiment pas grand chose d'elle. A noter tout de même une tentative de biographie par Judith Barger en 2007, Elizabeth Stirling and the musical life of female organists in nineteenth-century England et qui raconte, à travers l'exemple d'Elizabeth Stirling, la vie compliquée que mène les femmes organistes dans le Londres de l'époque Victorienne (de 1837 à 1901).

 Elizabeth est née le 26 février 1819 à Greenwich, en Angleterre, et décède le 25 mars 1895, à l'âge de 76 ans. Comme Lindsey, elle est une musicienne de talent, mais son violon d'Ingres a elle, c'est plutôt le piano, et surtout l'orgue. Elle a appris à jouer du piano, l'orgue et l'harmonie à la Royal academy of music, prestigieuse école de Londres. Elle s'est illustrée notamment à deux grandes occasions.
 La première occasion fut dans un des parc royaux de Londres, ou elle joue un récital au Regent's Park en août 1837 à la Cathédrale Sainte Catherine. Lors de cette représentation, elle se distingue par son orgue, un orgue vert à trois claviers et ayant  une division de pédale qui possède seulement une octave et demie. De même, elle se distingue alors qu'elle n'est encore qu'une toute jeune fille de 18 ans, par la programmation de sa représentation : 10 morceaux de Bach. Ainsi, elle fut l'une des premières femmes récitalistes et organistes à jouer du Bach. Sa prestation fut même commentée dans la presse musical, The Musical World dans laquelle on peut lire :

This young lady...was the unceasing object of general astonishment, and performed for nearly three hours in continuation the most difficult pedal fugues and preludes of Bach, with a degree of precision and mastery, which may almost be said to be unrivalled. We hope to see justice done to Miss Stirling. The prejudice against lady organists cannot remain, with such an example opposed to it
Cette jeune femme ... était l'objet incessant de l'étonnement général, et a réalisé pendant près de trois heures en continue les plus difficiles pédales de fugues et préludes de Bach, avec un degré de précision et de maîtrise, qui peut presque être dit sans rivale. Nous espérons que justice soit faite à Mlle Stirling. Les préjugés contre la femme organiste ne peuvent pas rester avec un tel exemple qui s'y oppose
 En effet, il était assez mal vu à l'époque pour une femme d'exercer ce métier (bien que cette thèse défendue par Judtih Barger dans son livre soit remise en cause par un autre chercheur). Heureusement, par ses performances, Elizabeth Stirling a permis de contribuer à faire évoluer les mentalités. 
 La seconde occasion ou elle a pu s'illustrer, peut être la plus importante, est une représentation au Cristal Palace en 1862, ou elle interprète les compositions des plus grands auteurs de son époque : Bach, Handel, Mandelssohn. Elle y joue également ses propres compositions, dont celle la plus célèbre, All among the Barley, dont les paroles sont issues d'un poème de Sir Walter Scott. Pour vous donner une idée de cette composition, et pour rester dans le thème, voici une version moderne et jouée par une violoniste de cette musique désormais populaire en Angleterre (suivie dans une deuxième partie, me semble-t-il, d'une composition de Lindsey Stirling... c'était bien vue).



  Dans le même temps, elle est organiste dans une église de Poplar (un quartier de Londres), la All's Saints Church, de 1836 jusqu'en 1858. Cette dernière année, elle remporte le poste d'organiste pour une église évangéliste, celle de Saint Andrew Undershaft, ou elle exercera son art jusqu'en 1880.

Et vous, quelle est votre histoire?

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